vase communicants 4
Cavale, non celle de nuit qui vous laboure de torse en tête, mais cavale prospère d’un avant et d’un ne plus, cavale fragile toute d’inquiétude, cavale où se livrer à l’instant, que l’horizon appelle sans savoir où l’on va – si éloigné d’un ne pas savoir où aller, ne pas avoir où, pas d’un blues qu’il s’agit, pas d’une errance où chercher clôture d’un refuge, ni même l’ombre d’une terre promise – aller, seulement aller, et savoir qu’il ne faut plus s’arrêter, que peut-être rien à trouver mais continuer – nécessaire et suffit – sans rien poursuivre, non, mais habité de ce qui s’expulse et vous meut, un peu plus loin toujours, hors parfois et toujours en avant, ce qui moteur emporte – d’une impulsion première vouloir parfois retrouver trace, se souvenir de ce pas qui déporte – ce pas, pas même soudain, noyé au flux – pourtant de lui que tout départ, en lui premier écart jusqu’à ce jour – mais continuer, il le faut – on le sait bien qu’une part de faillite, et qu’un tracé de faille, on la connaît la part des ombres, et ce qui de leurs voix nous pousse vers l’avant – mais continuer, pas même un élan vers, non, simple cavale, cavale prospère et désespère, cavale hors du silence – s’il faut un poursuivant, ce sera lui, quant à la faute
Michel Brosseau
La liste des autres participants de ce mois de mars (que je pique à Christine Jeanney qui a piqué chez Brigitte Célérier (!)) :
Philippe Annocque et Cécile Portier
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